Tous ces projets sont nécessaires, mais ils ne doivent jamais faire oublier celles et ceux qui les font vivre au quotidien : les conductrices et conducteurs, les agents d’atelier, les planificateurs, le personnel administratif — bref, toutes celles et ceux sans qui rien ne fonctionnerait.

Personnellement, la reconnaissance ne se résume pas à une prime mensuelle ni à un beau discours de circonstance. La vraie reconnaissance se construit chaque jour, à travers des conditions de travail justes, des perspectives d’évolution réelles et un véritable respect du personnel.

Trop de collègues ont aujourd’hui le sentiment d’être réduits à de simples chiffres, coincés dans un système où les indicateurs et les statistiques passent avant les réalités humaines. Derrière chaque planning modifié, chaque tour de service réorganisé ou chaque contrainte imposée, il y a pourtant des femmes et des hommes, des familles, des vies.

Le progrès, ce n’est pas seulement la technologie, les bus électriques, de nouvelles rames ou les systèmes de planification : c’est aussi — et surtout — la manière dont on considère les gens. Une entreprise publique ne peut pas avancer durablement sans la motivation, la fierté et la reconnaissance de celles et ceux qui la font tourner.

C’est dans cet esprit que je défends avec conviction une revendication essentielle du syndicat Chemins de Fer FNCTTFEL-Landesverband de l’OGBL : chaque agent doit pouvoir se présenter à un examen de promotion sans devoir changer de poste.

Cette possibilité existe déjà dans d’autres secteurs publics ; elle doit aussi devenir réalité chez nous. La progression de carrière doit reposer sur les compétences, l’expérience et l’engagement professionnel — pas sur un déplacement administratif ou des opportunités inéquitables.

Pour ma part, je continuerai à défendre un système de carrières transparent, des règles claires et équitables, et une reconnaissance réelle pour tous les métiers.

Et si, pour certains, cela fait de moi un « Greenhorn », alors je l’assume pleinement. Car apprendre, écouter, remettre en question et progresser sont, à mes yeux, les plus belles formes d’intelligence et la meilleure culture syndicale. Mieux vaut être un « Greenhorn »sincère qu’un expert déconnecté du terrain.

Un syndicat doit représenter les travailleuses et les travailleurs, pas servir de porte-parole au patronat. Quand cette frontière se brouille, c’est la confiance du personnel et la crédibilité syndicale qui sont mises en danger.

Parce que la valeur d’un service public ne se mesure ni en indicateurs ni en discours : elle se mesure à la valeur des gens qui le font vivre, chaque jour, sur le terrain.

David Arlé

Vice-président

Syndicat Chemins de fer FNCTTFEL/Landesverband