Le point le plus important du nouvel accord pour les salariés est le rétablissement du mécanisme d’indexation. En outre, l’augmentation du prix du gaz sera plafonnée à 15 % par rapport au prix actuel. Cette mesure s’applique d’octobre 2022 à décembre 2023 et coûte à l’État luxembourgeois environ 470 M€ (80 M€ de subvention pour les coûts de réseau et 390 M€ pour la stabilisation des prix). Par ailleurs, il a été décidé que le prix de l’électricité n’augmentera pas en janvier 2023. Cette dernière, qui s’applique à tous les ménages dont la consommation est inférieure à 25 000 kWh, est chiffrée à 110 M€ dans le budget de l’État pour 2023. Pour le mazout, la réduction sera portée à 15 centimes par litre et s’appliquera jusqu’en décembre 2023. La subvention de l’État sur le prix du gazole utilisé comme combustible par les ménages est estimée à 35 M€.

À partir du 1ᵉʳ janvier 2023, la TVA sera réduite de 1 % sur tous les produits. Ainsi, le taux normal passera de 17 % à 16 %, le taux intermédiaire de 14 % à 13 % et le taux réduit de 8 % à 7 %. Le coût estimé de cette mesure est de 317 millions d’euros.

Les partenaires se sont également mis d’accord sur le fait que le crédit d’impôt énergie (CIE) pour les ménages à faibles revenus, lancé en juin dernier, sera reconduit en 2023. De même, les prix dans les CIPA, les maisons de repos, les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes et les centres de jour gériatriques ne seront pas augmentés.

Pour le remplacement d’un chauffage à énergie fossile par une pompe à chaleur, une pompe à chaleur hybride ou un chauffage au bois, commandé entre le 1ᵉʳ novembre 2022 et le 31 décembre 2023, la subvention bonus climatique sera portée à 50 %.

Les installations photovoltaïques seront subventionnées à hauteur de 25 %, à condition que le demandeur utilise également l’installation en question pour sa propre consommation ou qu’il fasse partie d’une coopérative énergétique. La TVA sur les installations photovoltaïques sera réduite de 3 %. Cette mesure s’applique du 1ᵉʳ janvier au 31 décembre 2023.

Un bonus climatique de 25 % est accordé par l’État pour la rénovation énergétique des bâtiments résidentiels de l’État du 1ᵉʳ novembre au 31 décembre 2023.

Josy BOURGGRAFF

Secrétaire Général

Tripartite la deuxième - Un bon travail syndical est payant !

Disons-le d’emblée : sans la ténacité et l’intransigeance de l’OGBL et du Landesverband, cet accord n’aurait pas vu le jour. Cela prouve une fois de plus qu’un bon travail syndical est aussi récompensé.

Après le premier accord, qui n’avait pas été signé par l’OGBL, le travail de l’OGBL a encore été fortement critiqué par de nombreux partis. Il s’est avéré que l’analyse de la situation que l’OGBL avait faite à l’époque n’était finalement pas si erronée. Après le NON de l’OGBL, de nombreux représentants du monde politique et des autres syndicats ont douté de la démarche de l’OGBL et n’ont pas manqué de critiquer l’OGBL. Ces sceptiques et critiques ont été détrompés. Comme Landesverband, nous avons toujours soutenu l’OGBL à 100% dans toutes ses actions, car nous étions convaincus que la voie choisie par l’OGBL était la seule bonne.

C’est pourquoi le Landesverband a été en partie ridiculisé et attaqué pour sa position, mais nous sommes restés fidèles à notre ligne. Nous avons ainsi suivi la grande mobilisation de l’OGBL lors de la Fête du travail le 01 mai et que nous étions également présents le 15 juin lors de l’action de protestation devant la Chambre des députés pour protester contre l’attaque frontale contre le pouvoir d’achat des salariés, des pensionnés et de leurs familles. Déjà à l’époque, nos actions connaissaient de petits succès, puisque le gouvernement s’est ainsi vu contraint de limiter pour l’instant la manipulation de l’index à une seule tranche. Rappelons ici que le 15 juin, la manipulation de l’index décidée par le gouvernement et approuvée par l’UEL, le LCGB et la CGFP, a été confirmée par les députés de la coalition gouvernementale DP-LSAP-déi Gréng et par le CSV.

Mais, un mois seulement après l’entrée en vigueur de la loi sur la manipulation de l’index, les derniers chiffres du Statec indiquaient qu’une nouvelle tranche d’indexation serait tout de même due cette année, ce qui a contraint le gouvernement à convoquer une nouvelle tripartite.

L’accord tripartite adopté après plus de 30 heures de négociations, souvent difficiles, et qui vise tout d’abord à freiner l’inflation et à soutenir les ménages dans le contexte de la crise de l’énergie et du pouvoir d’achat, porte clairement la signature de l’OGBL. La plupart des revendications de l’OGBL ont pu être réalisées, comme le rétablissement du mécanisme d’indexation. De même, des mesures de lutte contre l’inflation, que l’OGBL avait déjà introduites lors des premières négociations en mars, ont été prises.

Malheureusement, la demande d’adaptation du barème fiscal à l’inflation n’a pas été considérée, la résistance de la DP étant trop forte. Mais, ce n’est que partie remise et nous allons demander aux différents partis de prendre position sur ce sujet avant les prochaines élections législatives. Une grande réforme fiscale est à nos yeux indispensable.

Ensemble avec l’OGBL et selon notre devise « zesummen staark », nous avons réussi à faire changer d’avis le gouvernement. La pression exercée par 75 000 membres sur le gouvernement a porté ses fruits.

Josy BOURGGRAFF

Secrétaire Général