Un très grand merci à Georges Melchers, Président du Syndicat des Chemins de Fer de l’OGBL/Landesverband, à Nora Back – Présidente de l’OGBL, à Giorgio Tuti – Président de la Section Ferroviaire de l’ETF et à notre Ministre des Transports et Vice-Premier Ministre François Bausch, qu’ils ont accepté de vous adresser quelques mots ce soir.

Je voudrais également vous remercier tous d’avoir pris le temps ce soir de lancer avec nous le 68ᵉ Congrès du Landesverband dans une agréable soirée.

Le titre de mon speech de ce soir est toujours « Dernier discours ».

Lorsque j’ai pris le mandat de président du Landesverband ici en 2017, le plan était, à vrai dire, que je devrais tenir ce discours en 2019, maintenant, nous sommes en 2022 et mon discours ne correspond toujours pas au titre.

Lors de notre congrès extraordinaire de 2019, nous avons fait un pas important vers l’intégration à l’OGBL.

Cette décision n’a pas été facile pour nous, mais elle était nécessaire pour que tous nos membres puissent à l’avenir, quel que soit leur statut, être représentés de la meilleure manière possible.

Je suis heureux que nous soyons un syndicat dans lequel nos délégués ont compris de quoi il s’agit en fin de compte, à savoir de s’engager pour nos membres conformément à notre logo « Zesummen staark ».

Nos membres ne sont pas que des cheminots statutaires, ils viennent de bien d’autres domaines, comme par exemple des chargés de cours, des chauffeurs de bus du TICE et AVL, des fonctionnaires municipaux.

À l’avenir, ils seront, eux aussi, entre de bonnes mains auprès des syndicats SEW et SÖD de l’OGBL.

Mais, n’oublions pas les pensionnés, car ce sont eux qui nous contrôlent de très près, afin que nous fassions tout correctement.

Oui, c’est vrai, avant l’intégration définitive dans l’OGBL, il reste encore beaucoup de travail à faire, mais si tout serait aussi simple, mes prédécesseurs auraient déjà réussi l’intégration depuis longtemps. Sur le rail, nous représentons aussi des membres « non-statutaires », et leur nombre ne cesse d’augmenter, et ce, dans les filiales du groupe CFL et chez Luxtram.

Au sein de CFL Cargo et CFL Multimodal, nous avons conclu cette année, dans un environnement difficile dû à la crise, en tant que OGBL/Landesverband, de bons accords collectifs avec les responsables de Multimodal et de CFL Cargo, et ceci dans un dialogue social étroit et fructueux.

Chez Luxtram, nous sommes dans les négociations de la seconde convention collective.

Je me souviens encore de l’attaque d’un membre du conseil d’administration de Luxtram, il y a quelques années, qui m’a dit que nous devrions exiger une convention collective chez Luxtram, mais que dans ce cas, Luxtram ne survivrait pas.

Aujourd’hui, la direction de Luxtram utilise la convention collective comme un atout lors des entretiens d’embauche.

C’est un monde étrange, ou pourquoi certains employeurs ont-ils encore si peur d’une convention collective? Pourtant, un bon employeur ne doit pas avoir peur, car les deux parties en profitent. Dans une convention collective, il n’y a pas que le salaire, pour un employeur une bonne convention collective est aussi importante pour fidéliser ses employés pendant de nombreuses années.

Pour autant que je sache, Luxtram est bel et bien une success story, malgré l’existence d’une convention collective et l’État luxembourgeois n’a pas fait faillite, comme certains le craignaient, à cause des meilleurs salaires. Pour la dernière offre d’emploi pour 25 conducteurs de tramway, Luxtram avait reçu environ 700 candidatures, ce qui parle de soi, non ?

Même pour les membres qui travaillent sous un statut, l’intégration est extrêmement importante. Je rappelle ici le dernier accord salarial dans le secteur public, pour lequel l’OGBL et le Landesverband ne pouvaient pas participer aux négociations, parce qu’une CGFP avait refusé de nous permettre de participer à ces négociations. Et, tout cela a été porté par le ministre compétent. À cause de cet accord salarial, nous, les cheminots, avons subi d’énormes misères dans nos carrières, et même aujourd’hui, nous avons au quotidien des problèmes avec l’application de cet accord. Cependant, c’est un syndicat qui a mené les négociations et pris les décisions à notre place, sans aucune connaissance du statut des cheminots.

Comme OGBL/Landesverband, nous nous sommes regroupés dans une « Département de la Fonction Publique de L’OGBL ». Nous demandons avec insistance que l’OGBL/Landesverband soit présent à la table des prochaines négociations salariales dans le secteur public.  Il est grand temps que celles-ci ne tardent pas à débuter. Et, il ne s’agit pas pour nous, loin de là, de casser une dent de la couronne de la CGFP, mais simplement de représenter nos membres avec compétence.

Un avertissement au ministre compétent Marc Hansen de ne pas répéter l’erreur et de laisser le OGBL/Landesverband devant la porte.

Nous n’avons plus besoin de prouver notre force.

Le Landesverband et l’OGBL ont compris, contrairement à d’autres syndicats, que nous devons travailler ensemble pour pouvoir faire le mieux possible pour nos membres.

Prenons seulement l’exemple des patrons, car lorsqu’il s’agit de lutter contre les salariés, ils s’unissent et parlent le même langage.

J’étais sur place vendredi dernier lorsque le nouveau pont des CFL a été amené au-dessus de l’autoroute de Dudelange. C’est un moment où l’on est vraiment fier de son entreprise. En regardant le pont être enfin tiré au-dessus de l’autoroute après des années de planification et de construction et qu’il ne restait plus qu’à le placer sur ses extrémités, j’ai fait une comparaison avec notre intégration dans l’OGBL.

Pendant des années, on en a parlé, on a négocié, on a bloqué, et en 2019, nous avons enfin pris la bonne décision dans cet hémicycle.

Il ne reste plus qu’à ancrer le tout sur des piliers.

Et, c’est pourquoi, camarades, j’ai décidé de mettre fin au travail que j’ai commencé par l’intégration du Landesverband dans l’OGBL.

Lors du congrès de demain, les délégués décideront si mon mandat sera prolongé ou non.

Cependant, j’ai encore un point important pour le Landesverband, et c’est le « Contrat de Service Public ». Ici, la loi de financement est sur le point d’être finalisée. Nous voulons simplement remercier notre ministre pour ce qui est sur la table jusqu’à présent. Mais, nous remercions également M. Bausch pour tous les autres investissements qu’il a réalisés pour les chemins de fer pendant son mandat de ministre des Transports. Nous espérons pouvoir en dire autant des détails du contrat. L’une de nos revendications importantes est qu’à l’avenir, chaque train de voyageurs soit toujours pourvu d’un accompagnateur de train, et parfois même de deux accompagnateurs de train pour les longs trains avec un grand nombre de passagers. Nous souhaitons par ailleurs que l’on nous présente le nouveau profil professionnel des accompagnateurs de train.

Dans tous les cas, il est important de continuer à investir de manière substantielle dans les chemins de fer ainsi que dans les transports publics durant les prochaines années, afin de rattraper ce que les gouvernements précédents n’ont pas fait.

De plus, il faut prendre contact avec les réseaux voisins pour ramener plus de trains internationaux au Luxembourg. Nos collègues de la CGT ont lancé une campagne, pleinement soutenue par le Landesverband, pour ramener les trains de nuit d’Italie au Luxembourg. Ne ratons pas le bon train. Les gens veulent voyager, et chaque kilomètre parcouru en transports en commun plutôt qu’en voiture individuelle est une victoire pour l’environnement. Et pour cela, les moyens nécessaires doivent être mis en œuvre de manière prévoyante : Le train doit être le numéro 1 de la mobilité, cela compte aussi bien pour le transport national et international de personnes que pour le transport de marchandises.

Il faut dire qu’on lit peu dans la presse sur le transport de fret par rail ici au Luxembourg. Il y a encore beaucoup de marge de progression et le Landesverband ne se lasse pas d’essayer de mettre sur le rail toutes sortes de trafics fret, tant internationaux que nationaux.

Je suis convaincu que tant les CFL que CFL Cargo sont prêts à relever ce défi. Il est grand temps que le gouvernement mette explicitement l’accent dans cette direction.

Assez parlé, il est temps de passer avec vous à la partie culinaire de la soirée. Le tout est accompagné par les 3 musiciens « Lompekréimer ».

Last but not least un grand Merci à notre personnel – Malou – Carla – Inês – Adela, sans oublier Patrick.

Georges MERENZ

Président FNCTTFEL-Landesverband