Représentation exclusive au lieu de …

Au début de l’année, beaucoup de gens nourrissent des souhaits et des attentes. Même en tant que syndicaliste, on espère chaque année que tout ira pour le mieux dans la nouvelle année. Bien sûr, les souhaits deviennent de plus en plus modestes d’année en année. Pour l’année qui commence, j’attends des syndicats qu’ils s’efforcent, sur la base des expériences de l’année passée, de constituer un front uni aussi large que possible afin d’être paré au mieux pour les conflits sociaux à venir.

Tant le gouvernement que le patronat ont cherché et cherchent encore à diviser les travailleurs pour imposer leurs positions respectives. Cela a été le cas l’année dernière lors de la tripartite de mars, au cours de laquelle la CGFP et le LCGB se sont laissés convaincre de manipuler l’index. Le conflit autour de l’accord salarial dans le secteur public constitue un exemple récent à cet égard. La publication par le ministre de la Fonction publique d’une étude sur les suppléments de traitement des fonctionnaires et leur salaire moyen a déclenché un débat sur la jalousie à l’égard des fonctionnaires. La publication de cette étude, avant les négociations salariales, rappelle l’approche de l’ADR, à l’époque comité d’action 5/6, à la fin des années 1990, ce qui a finalement conduit à l’abolition du système de pension public. La DP avait alors bénéficié des élections à venir, en raison de la colère des fonctionnaires contre les partis gouvernementaux de l’époque, qui avaient voté la loi y afférente à la Chambre juste avant les vacances d’été. La démarche du ministre de la Fonction publique, qui semble avoir repris le rôle joué à l’époque par l’ADR, est donc incompréhensible.

L’approche de la CGFP lors des récentes négociations salariales est également difficilement compréhensible. Au lieu de former un front uni avec tous les syndicats représentatifs du secteur public, en raison de l’approche du gouvernement, permettant ainsi de prendre le vent dans les voiles à la discussion sur la jalousie, elle a maintenu sa revendication de représentation unique lors de ces négociations salariales. À ce propos, il est frappant de constater que tous les partis au gouvernement, y compris les partis d’opposition, trouvent normal qu’une grande partie des travailleurs du secteur public et leurs syndicats soient exclus des négociations salariales démocratiques.

… de front syndical unifié

Ces négociations, qui se sont déroulées dans une chambre noire, ont abouti à un résultat en deçà des attentes des employés du secteur public. Comme on le sait, tous les salaires dans le secteur public augmenteront de 106 euros bruts après l’adoption de la loi correspondante, avec effet rétroactif au 1er janvier 2023. Cette mesure, certes insuffisante, mais socialement progressiste, disparaîtra à partir de 2024 et sera remplacée par une augmentation générale de 1,95% de la valeur du point. Au vu du gel de l’évolution des salaires depuis cinq ans et de la manipulation de l’indice, cet accord doit être considéré comme insuffisant d’un point de vue social et économique. De plus, cet accord salarial ne prévoit aucune amélioration qualitative en matière de réduction du temps de travail. Pourtant, la semaine de 40 heures a déjà été réalisée dans le secteur public en 1970. Depuis lors, la productivité a également fortement augmenté dans ce secteur. En outre, les femmes sont aujourd’hui beaucoup plus nombreuses à travailler dans ce secteur qu’à l’époque. Comme ce sont surtout les femmes qui ont des difficultés à concilier la vie professionnelle et les tâches ménagères, une réduction générale du temps de travail permettrait de remédier à cette situation. En ce qui concerne la réduction du temps de travail, le ministre d’État Bettel a clairement indiqué dans son interview pour le Nouvel An qu’une réduction du temps de travail n’était pas envisageable avec l’équipe gouvernementale bleue. Son conseil, selon lequel chaque travailleur devrait discuter avec son employeur pour une plus grande flexibilité dans l’organisation du travail, vise également à affaiblir les syndicats.

Exemple du Landesverband

Tout au long de ses 110 ans d’existence, le FNCTTFEL-Landesverband a prouvé que l’unité la plus large possible des travailleurs, tant au niveau de l’entreprise qu’au niveau général, est prometteuse. Grâce à l’organisation de tous les cheminots en une seule organisation, le Landesverband a pu imposer dès 1921 un statut public unique pour tous les cheminots de ce pays. Il a joué un rôle déterminant dans la création et la structuration de la première fédération syndicale libre, la CGT, ici au Luxembourg. Cette confédération syndicale a exigé dès 1925 la création d’une chambre professionnelle unique pour tous les travailleurs. Comme on le sait, les chambres professionnelles pour les ouvriers et les employés privés ont été créées en 1924. Depuis 1924, les cheminots étaient membres de la Chambre des employés privés, dont Michel Haack, alors président du Landesverband, était le premier président. Depuis 2008, tous les cheminots sont membres de la Chambre des salariés. Les cheminots et le Landesverband ont prouvé que, malgré des statuts professionnels différents, il est possible de collaborer avec succès au sein d’une chambre professionnelle. Les responsables de la chambre des fonctionnaires devraient y réfléchir.

Nico Wennmacher

Président honoraire

FNCTTFEL-Landesverband

Un planning défini pour permettre la réouverture du tunnel Schieburg

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